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Société

Malgré la transition révolutionnaire, les médias ne sont pas encore totalement transparents ni bien perçus par la société. Le taux d'analphabétisme, le manque de confiance et le traitement des journalistes par les autorités sont autant de critères qui altèrent l'accès et l'image des médias.

L'analphabétisme 

En Tunisie, le taux d'analphabétisme est encore de 18,8 %. Parmi les femmes, il atteint 25 % (INS, 2014). Ce taux varie également selon les régions et est plus élevé dans les zones rurales. Cet analphabétisme est un obstacle à l'accès et au bon suivi de certains médias, particulièrement les journaux et la presse en ligne.

Diffamation et manque de confiance

La révolution a apporté quelques changements dans la diversité et la promotion des médias, mais le système de propagande et de manipulation du régime déchu n'a pas été réformé dans son ensemble. La politique clientéliste du régime de Ben Ali dans la promotion et le recrutement des journalistes, ainsi que la répression et la censure des journalistes indépendants, ont contribué à un certain manque de professionnalisme de la part d'une partie non négligeable des journalistes tunisiens. Le seul établissement public à délivrer un diplôme de journaliste est l'Institut de presse et des sciences de l'information, dont l'enseignement était étroitement contrôlé par le régime, a aussi contribué à baisser le niveau du journalisme en Tunisie.

Certaines associations et syndicats cherchent à  améliorer ce manque de déontologie en encourageant les cycles de formation professionnelle. En ce sens, en 2011, le SNJT (Syndicat National des Journalistes Tunisiens) a participé, avec d'autres associations, à la création d'un monitoring d'observation et d'analyse des médias (INRIC, 2011).

Si la sensibilisation des citoyens reste insuffisante, le manque de confiance envers les médias est notable. Selon une étude, 80% des Tunisiens estiment que les sources d'informations personnelles sont plus importantes que les sources d'informations des radios, d'internet ou encore de la presse écrite. Seule la télévision bénéficie d'une image plus positive. (voir Consommation des médias)

Surveillance du contenu médiatique par la HAICA

La HAICA commence également à analyser le contenu médiatique. Cette instance a, par exemple, analysé la répartition des interventions télévisées en fonction des catégories (société civile, experts, politiciens…). Ainsi, les membres des partis politiques représentés au Parlement sont ceux qui ont le plus de visibilité sur les plateaux de télévision.

La HAICA a également analysé la présence des femmes dans le débat politique. Leurs interventions représentent 11 % du temps de parole global, quelle que soit la catégorie à laquelle ces femmes appartiennent, contre 89 % pour les hommes. Ce taux varie en fonction de l'importance des thèmes abordés : les femmes sont sous-représentées lors des débats concernant l'économie ou la politique du pays. Par exemple, le temps de parole des femmes ne dépasse pas 8 % lorsque le débat porte sur le thème « Sécurité et Terrorisme », qui est le sujet le plus débattu actuellement. Ce type de sujet monopolise le débat télévisé, au détriment des sujets locaux et régionaux (HAICA, 2015).

La HAICA surveille également le débat médiatique pendant les élections, pour voir si certains partis politiques sont favorisés (voir Affiliations politiques).

Le traitement des journalistes par les autorités

Même si l'on remarque une diminution des agressions à l'encontre des journalistes depuis 2012, il y a encore des pics de violences, notamment pendant certaines manifestations. Le discours anti-terrorisme a un impact sur le travail journalistique, qui subit des pressions quant à la diffusion des informations concernant le terrorisme. Après une attaque au mont Châambi, la radio Nour et la chaîne télévisée Al Insen, jugées extrémistes, ont été interdites en 2014 (Voir Le pouvoir politique et les médias)

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